Transports en Ile-de-France

Publié le par spartacus

Transports en Île-de-France :  LA « GALERE »

 

 

Plus de 300 personnes étaient réunies ce samedi matin à la société de géographie pour le lancement par Valérie Pécresse de la consultation régionale sur les transports.

 

En préambule, Roger Karoutchi rappelle que tous les jours, 5 à 6 millions de Franciliens utilisent les transports et y passent en moyenne une heure trente. Une heure trente de bousculades, de coude à coude, de retards qui ne font qu’empirer depuis 12 ans. La majorité régionale rouge-rose-verte porte la responsabilité de son immobilisme : réduction des crédits d'investissement pour l’ensemble des modes de transport, route et transports en commun. Il est donc nécessaire d’opérer une révolution dans les transports pour «qu’enfin, les Franciliens en aient pour leur argent».

 

Chantal Jouanno rappelle la «démarche participative dynamique» de la candidate, qui lui a demandé de réaliser un projet pour l’Ile-de-France. Solliciter les Franciliens sans idéologie, ni tabou et en allant au bout de leurs idées, c’est tout le sens d’un projet écrit par les Franciliens pour les Franciliens ; mais un projet responsable, qui définit les priorités politiques claires, un projet qui inclut le développement durable dans chacune de ses propositions et qui ne fait pas de fausses promesses. Le thème des transports est le premier à illustrer cela : il faut organiser une consultation dans tous les départements, et arrêter d’opposer mobilité et écologie : les Franciliens veulent des véhicules propres pour leurs routes et des transports en commun efficaces, qui respectent la qualité de l’air.

 

Lors de la première séquence, la «galère vécue au quotidien par les usagers», Fabienne Keller fait part des enseignements qu’elle a retenus de sa mission sur les gares. Il faut agir vite pour pouvoir absorber la multiplication par 2 d’ici 2020 du trafic voyageurs en Ile-de-France. La gare doit cesser d’être une station ferroviaire pour devenir un pôle urbain autour duquel la cité doit s’épanouir. Après avoir brossé un portrait sans appel du retard de notre région sur les autres, elle conclut : « les provinciaux, si on leur infligeait cela, auraient déjà fait la révolution».

 

Plusieurs élus se sont ensuite succédé pour faire part de la réalité vécue par des Franciliens, souvent fatigués par les transports avant de commencer leur journée de travail. Tous sont unanimes sur l’absence de fatalité dans ce domaine. Le débat avec l’assistance a permis de faire émerger plusieurs pistes de réflexions complémentaires.

 

La deuxième séquence met en relief deux conséquences sous-estimées de la cacophonie des transports : la santé et l’environnement. Chantal Jouanno rappelle la dynamique enclenchée par le Grenelle de l’Environnement, à tous les niveaux de la société.

 

Selon le Professeur Grimfeld, les Franciliens souhaitent obtenir une information plus claire et régulière sur leur environnement. C’est la moindre des choses dans une région où la qualité de l’air entraîne la mort prématurée de 1.000 personnes chaque année.

 

Un rapide bilan de l’action régionale a pu aisément être dressé : l’ « autophobie » pratiquée par les Verts n’est pas fondée. La voiture de demain - pas après-demain - permettra une circulation routière avec un faible impact écologique et sonore. Plusieurs intervenants soulignent d’ailleurs l’importance de traiter les points noirs du bruit rapidement.

 

Enfin, la dernière séquence met en exergue l’importance des déplacements inter-banlieues. Rama Yade démontre le véritable parcours du combattant que doivent surmonter les Franciliens de la grande couronne. Ces derniers n’ont en définitive guère le choix que celui de prendre leur véhicule. 90 % des déplacements en banlieue se font en voiture.

 

Les orateurs successifs dénoncent le manque total de politique régionale pour les déplacements de banlieue en banlieue transformant ainsi «des usagers en usagés», selon Jean-Jacques Lasserre. Ils s’accordent tous sur la nécessité d’en finir avec le passage obligé par des radiales surchargées convergeant vers Paris.

Valérie Pécresse conclut les débats en appelant à « une révolution des transports » en Ile-de-France, critiquant « l’immobilisme » du  conseil régional présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon : « depuis cinq ans, les Franciliens, coincés dans leurs transports, attendent que le conseil régional se décide à agir (…). Vivre en Ile-de-France, c’est avoir droit aux métros bondés, aux transiliens retardés et aux RER dépassés, c’est subir la galère qui fait que chaque déplacement est une odyssée où rien n’est prévisible, si ce n’est le retard et l’attente ».


Dénonçant les « kilomètres et kilomètres d’embouteillages » dans une Ile-de-France « championne du monde de la congestion », la ministre affirme : « c’est pour les Franciliens et avec les Franciliens que nous allons faire la révolution des transports ». Selon elle, le « grand huit » (projet de métro automatique) figurant dans le projet de Grand Paris de Nicolas Sarkozy changera la vie de ceux qui vivent en petite et grande couronne, car ils auront « le choix de ne pas passer par Paris ». Mais Valérie Pécresse assure qu’ « on ne sacrifiera pas à un grand projet tous les autres (…). A 5 ans on désengorge, à 10 ans on invente de nouvelles manières de circuler et à 20 ans on trace toutes les nouvelles lignes ».

Mme Pécresse demande aussi que la sécurité soit assurée, relevant « une hausse de 47% de la délinquance entre 2007 et 2008 dans les bus Noctilien ».

Appelant à faire « une juste place aux routes », elle affirme enfin que « la voiture restera longtemps le principal moyen de déplacement des Franciliens » et fixe pour objectif « un parc propre de véhicules franciliens d’ici 30 ans ».

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