Elections Régionales: Discours de clôture de Valérie PECRESSE

Publié le par spartacus

Clôture de la convention logement

 

 

Mes chers amis,

 

D’abord, un grand merci à vous. Ce matin, vous l’avez prouvé : la résignation n’est pas une option ! Associations, élus, vous l’avez tous montré : sur le terrain, on peut gagner la bataille du logement. A condition de faire preuve d’audace et d’imagination.

C’est ce qu’ensemble, nous allons faire !

 

*  *

 

Le logement, c’est la 1ère préoccupation des Franciliens.

Parce qu’avoir un toit, se sentir bien chez soi, c’est le premier des besoins.

Alors pour loger leur famille, les Franciliens sont prêts à dépenser ¼ de leur revenu. Et parfois beaucoup plus.

S’il est devenu si difficile de se loger en Île-de-France, c’est qu’il y a pénurie. Et du coup, les prix flambent.

Résultat, pour les Franciliens, le logement, c’est trop cher, trop petit ou trop loin.

Trop cher ! Les loyers sont deux fois plus élevés dans notre région qu’ailleurs.

Trop petit ! En 20 ans, les Franciliens ont perdu une pièce en moyenne. Une pièce ! Celle qui pour une famille fait toute la différence.

 

 

Et le logement  en Île-de-France, c’est de plus en plus loin. Loin du travail, loin des centres-villes, loin des services publics.

Résultat : 1h30 de trajet par jour en moyenne. Ca veut dire moins de temps pour soi, moins de temps pour sa famille. Et plus de stress, plus de fatigue.

 

*  *

 

Cette fatalité, je ne l’accepte pas. Je suis la candidate de la vie quotidienne. Et la vie quotidienne, c’est d’abord le logement !

Alors nous, nous ferons du logement une vraie priorité régionale.

Pas comme la majorité actuelle, qui ajoute le mensonge à l’immobilisme.

Car elle désinforme les Franciliens avec de faux chiffres dans les abribus.  De faux chiffres dans les stations de métros.

Elle proclame partout qu’elle construit 100 nouveaux logements par jour, alors qu’elle en cofinance péniblement 22.

 

*  *

 

La vérité, tous les Franciliens la connaissent.

L’Etat dépense deux fois plus pour loger les Franciliens que la région.

Voilà la vérité ! C’est le pauvre bilan de M. Huchon. Trois fois pauvre.

 

Pauvre en quantité : on n’a jamais aussi peu construit en Île-de-France.

 

 

35 000 nouveaux logements par an. Il en faudrait 70 000 !

En 1995, 17 % des logements en France se construisaient dans notre région. Et en 2007, 9 %. C’est la chute libre !

 

Et ce bilan, il est aussi pauvre en qualité.

Les socialistes et les Verts n’ont construit ni du beau ni du vert.

Pour les logements sociaux, c’est toujours un minimum de confort. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais leurs fenêtres sont toujours minuscules ! Il n’y a que dans les HLM qu’on voit ça.

Et les logements sociaux, c’est aussi un maximum de consommation d’énergies : à part les derniers construits – et encore ! – ils sont mal isolés.

 

Mais ça devrait être l’inverse : c’est d’abord aux Franciliens les plus pauvres qu’il faut rendre du pouvoir d’achat, en les aidant à réduire leur facture énergétique !

Et eux aussi ont le droit à la haute qualité architecturale, comme à Chatillon.

 

Mais surtout, ce bilan, il est pauvre en diversité.

 

Quand la région construit, c’est toujours la même chose : du logement social. Et toujours au même endroit.

Prenez leurs derniers appels à projets : 1 100 logements sociaux à Saint-Ouen. Saint-Ouen, déjà 41 % de logements sociaux ! Et 625 à Saint-Denis ! Saint-Denis, déjà 46 % de logements sociaux ! Encore et toujours plus !

Rajouter des HLM aux HLM,  on le sait très bien, ça tue la mixité sociale. Ca s’appelle construire des ghettos. Et on sait bien avec quelles arrière-pensées électorales ! C’est le contraire de ce que nous voulons.

Car c’est condamner les Franciliens les plus pauvres à habiter toujours dans les mêmes villes, où leur environnement se dégrade.  .

Car c’est oublier les classes moyennes. Celles qui sont trop riches pour le logement social et trop pauvres pour se loger dans le parc privé.

Du coup, certains Franciliens dépensent 40 % de ce qu’ils gagnent en travaillant pour se loger. 40 %, en déduisant toutes les aides !  

 

Résultat: on manque de tout. On manque de studios pour les étudiants. On manque de 3 pièces pour les familles. On manque de logements en accession sociale à la propriété. On manque de résidences adaptées aux personnes âgées et aux handicapés. On manque d’hébergements d’urgence pour les mal-logés.

Et en plus, combien de logements sociaux vacants dans notre région, parce que plus personne ne veut y habiter ?

 

 

 

 

 

 

 

 

* *

 

Une région qui est à vos côtés, c’est une région qui répond à vos besoins.

La pénurie n’est pas une fatalité. Je vous le dis en face, parce qu’il faut dire les choses comme elles sont. On ne résoudra pas le problème du logement sans construire.

Ceux qui vous disent le contraire vous mentent.

Alors, nous, nous construirons. Mais attention : pas n’importe où. Et pas n’importe comment.

 

Pas n’importe où : je me battrai contre le mitage. Construire n’importe quoi au milieu des champs, c’est détruire les espaces naturels. Et ce n’est pas faire une ville pour autant. Le mitage, c’est le contraire de la construction. Ce sont des lotissements qui s’étalent.

Alors oui, je veux que la région construise. Mais les logements dont les Franciliens ont besoin, là où ils en ont besoin. Et qu’elle construise du beau, du vert, du durable !

 

Et c’est pour ça que la région construira, mais pas n’importe comment !

L’urbanisme stalinien, façon barres et gymnase Youri Gagarine, c’est fini !

 

J’étais hier au Plessis-Robinson avec toi, cher Philippe. Il y a quelques années, c’était le résumé de tout ce qu’il ne faut pas faire en matière d’urbanisme. Des barres, des tours, des grandes avenues grises, pas de verdure et quelques équipements.

 

Eh bien, allez-vous promener au Plessis, comme je l’ai fait hier. C’est un choc, un vrai : tout a changé. Les barres sont devenues des petits immeubles, avec des jardins et plein de verdure partout. Les avenues ont été réaménagées. Et tout ça, en continuant à faire du logement social, mais en faisant aussi du logement intermédiaire. Et de l’accession à la propriété. C’est ça, la mixité sociale harmonieuse !

 

Le Plessis, c’est la preuve par l’exemple : quand on a la volonté de changer la ville et le logement, on peut tout changer. Et d’abord la vie quotidienne !

 

Mais pour construire, il y a un préalable : le foncier. C’est l’éternel problème. Mais d’expérience, les solutions, si on veut les trouver, elles existent. Il faut être créatif !

 

Dès que j’ai su qu’Hervé Morin allait libérer des casernes, je me suis précipitée pour faire du logement étudiant. Mais où était l’agence foncière régionale ? A Montereau, à Fontainebleau, à Taverny, du foncier il y en avait.

 

Je le sais, parce qu’avec ces terrains, j’ai fait un internat d’excellence à Sourdun. Et des logements étudiants à Versailles. Et des terrains militaires, il en reste !

 

 

 

Si la région n’en trouve pas, il y a encore d’autres solutions : les anciens terrains de la SNCF, comme aux Batignolles. Ou les friches industrielles, comme à Aubervilliers. Cette campagne, nous l’avons commencée à la Halle Freyssinet : ces terrains, ils existent !

 

Alors, soyons créatifs ! Personne ne pense à nos fleuves. Et l’architecte Jean-Michel Wilmotte propose justement de construire des résidences flottantes : pour les étudiants, pour les apprentis, pour les saisonniers de l’agriculture que nous avons tant de mal à loger, ce serait l’idéal. C’est très original et ça ne coûte rien : il n’y a pas de foncier !

 

*  *

 

Alors oui, nous, nous allons construire. Avec un vrai tableau de bord, une vraie vision. Nourrie par 4 principes: c’est le « sur mesure », c’est-à-dire un logement adapté à chacun ; c’est la mixité sociale. ; c’est l’accessibilité et c’est l’habitat durable.

Et grâce à ces principes, nous rendrons la liberté de choix aux Franciliens, avec une offre de logement équilibrée.

 

*  *

 

Je veux défendre la mixité sociale. Mais je veux le faire de manière intelligente.

 

La mixité, c’est un objectif d’intérêt général : partout,  nous avons besoin de logements sociaux et, dans le parc privé, de logements intermédiaires. Mais les paroles ne suffisent pas : la région doit convaincre.

 

Moi, je pense aux infirmières, je pense aux policiers, je pense aux enseignants et aux assistantes maternelles. Je veux que partout, ils puissent trouver des logements à proximité des services qu’ils font vivre. Et dont nous avons tous besoin.  

 

Mais je veux le dire clairement : la mixité sociale, ça vaut aussi pour les quartiers défavorisés.

Sans mixité, il n’y a pas d’ascenseur social. Quand tous ceux qui ont les moyens de partir partent, les écoles se vident aussi. Peu à peu, les perspectives d’avenir se ferment.

Et le cercle vicieux s’emballe : les entreprises s’en vont, celles qui auraient du s’installer renoncent, parce que leurs salariés ne veulent plus suivre. Et ce sont les emplois qui disparaissent.  

Je veux aider les élus qui se battent pour sortir de cette spirale infernale.

 

Aider les communes à restaurer des équilibres, c’est le rôle de la région !

Et c’est pourquoi je propose que la région aide financièrement les communes qui construisent, à deux conditions : favoriser la mixité sociale et promouvoir l’habitat durable.

La région doit aider, mais aussi inciter pour retrouver des équilibres. Ou pour construire équilibré !

 

Un bon exemple, c’est Maisons-Alfort : il y a du logement social partout, mais il ne se voit pas. C’est ça la mixité : ne pas avoir collé sur le front une étiquette « HLM » ou « cité difficile ».

Et la rénovation urbaine que nous voulons, c’est celle qu’a faite Jean-François Copé à Meaux. Et c’est celle que fait Yves Jégo à Montereau !

 

Mais la mixité, mes chers amis – et j’aurais du commencer par là – c’est aussi offrir un toit aux mal-logés d’Île-de-France. A la région de prendre ses responsabilités : chacun doit avoir sa place dans la région capitale. C’est une obligation morale. Nous nous en montrerons dignes.

 

**

 

 

Mes chers amis,

 

Le deuxième de nos principes, c’est le « sur mesure ». Parce que nous, nous voulons construire les logements dont les Franciliens ont besoin.

 

Tout le monde le sait, dans notre région, on manque de studios. Du coup, pour les étudiants et les jeunes actifs, se loger, c’est vraiment la galère. Pour eux, mais aussi pour leurs familles : soit ils trouvent un appartement minuscule à un prix exorbitant – tellement exorbitant que toute la famille doit se porter caution ; soit ils restent chez leurs parents. Et pour l’équilibre des uns comme des autres, on a vu mieux !

 

Pour sortir de cette impasse, je lancerai un plan « 1er logement » en Île-de-France. Et la région demandera aux villes de construire ces studios. Elle les aidera à trouver des projets, à bâtir des résidences pour jeunes, en centre-ville, près des gares.  

 

Et je le sais, les élus seront partants. Voyez Sucy-en-Brie : tous les maires le savent, quand la jeunesse arrive, elle redonne vie à des quartiers entiers !  

 

Alors, doubler le nombre de logements étudiants construits chaque année en Île-de-France, c’est possible. Et je les ouvrirai aux apprentis : je n’accepte pas qu’ils en soient exclus. Eux aussi font des études. Eux aussi ont droit aux logements étudiants !

 

La résidence d’Antony va être profondément rénovée. Et dans le même temps, 3 000 logements étudiants vont être créés dans les Hauts-de-Seine. 3 000 aussi dans les Yvelines : à quand les autres départements ?

 

Et en Île-de-France, on manque aussi de logements pour les classes moyennes. Ce sont les grandes oubliées.

Pour une famille avec deux enfants, l’idéal,  c’est de trouver un 70m2 autour de 800 euros par mois. Pour l’instant, ça n’existe pas.

 

La région doit résoudre ce problème. Elle aurait même du le faire depuis longtemps.

 

La majorité régionale a créé une agence foncière : à quoi sert-elle si elle ne trouve même pas du terrain pour faire du logement intermédiaire ?

 

Oui, mais voilà, l’agence foncière régionale ne marche pas !

Quand elle a été créée, que d’ambitions ! Elle allait construire 60 000 logements par an !

Trois années après, quel échec ! Elle intervient dans 45 communes sur les 800 où elle pourrait le faire. Et elle a seulement les moyens de construire 7 000 logements par an…

 

Et je vais vous dire pourquoi elle ne marche pas. Elle ne fait qu’acheter du terrain. Et après ? Moi, je veux la transformer en agence régionale du logement pour lui permettre de construire. Et de construire les logements intermédiaires dont vous avez besoin. En partenariat public-privé, c’est possible !

 

Alors demain, la région sera résolument au côté des classes moyennes. Et c’est pour ça qu’elle les aidera aussi à accéder à la propriété.

 

Je veux une région de propriétaires. La propriété, c’est la sécurité, c’est une assurance pour l’avenir, c’est la preuve qu’on n’a pas travaillé pour rien et qu’on laissera quelque chose à ses enfants.

Et devenir propriétaire, c’est aussi entrer dans un cercle vertueux : parce que le jour où la famille s’agrandit, on peut revendre pour acheter plus grand.

 

C’est pour ça que Nicolas Sarkozy avait proposé de déduire les intérêts de vos emprunts de vos impôts.

Et il l’a fait !

 

Alors demain, la région s’engagera au côté de l’Etat : elle versera une prime aux Franciliens qui bénéficient d’un prêt à taux zéro. Et elle fera de l’accession à la propriété intelligente : en les aidant à acheter du neuf ! Les Franciliens ne veulent pas des charges trop élevées qui vont avec les logements sociaux anciens.

Et nous, ce que nous voulons, c’est les aider à réaliser leurs projets, pas leur imposer les nôtres.

 

Nous aiderons donc aussi tous ceux qui rêvent de plus grand.

Une pièce en plus, c’est possible ! A condition d’assouplir les règles d’urbanisme : et c’est nous qui le ferons, avec le Grand Paris.

 

* *

 

Comme c’est nous qui, avec le Grand Paris, rendrons les logements plus accessibles.

Parce que les immeubles et les pavillons loin de tout, ça su-ffit !

Demain, il y aura 40 nouvelles gares: profitons-en pour construire de nouveaux cœurs de ville.

C’est en centre-ville qu’il faut construire, près des gares. C’est ce que les Franciliens veulent : des transports et des commerces à deux pas, comme au Raincy et à Villemomble.

 

C’est ça l’idéal, et pas seulement pour les familles.

Mais aussi pour les personnes âgées : bien vieillir en Île-de-France, c’est d’abord avoir un logement adapté, c’est vivre à côté des commerces.

Alors, nous aiderons les seniors à faire les travaux qui leur permettront de rester chez eux.

Et nous construirons aussi des résidences adaptées en centre-ville, pour leur donner le choix.

 

La région doit penser à tous ceux qui vivent seuls en Île-de-France, et notamment aux personnes à mobilité réduite. Il est grand temps !

Parce que trop souvent, elles vivent seules. Personne pour les aider ! Alors, c’est à la région de prendre le relais. Mais pour cela, elle doit cesser de les oublier dans ses schémas d’aménagement. Demain, ce ne sera plus le cas ! L’accessibilité sera une priorité !

 

 

 

 

 

* *

 

Mes chers amis, nous voulons aussi construire autrement, en pensant à l’avenir. Nous voulons construire la métropole de l’après-Kyoto, une métropole belle et durable.

Et ça veut dire faire la révolution de l’architecture et de l’urbanisme en Île-de-France.

 

Cette révolution, elle porte un nom : c’est le Grand Paris.

Voyez les projets des architectes, voyez Central Park à la Courneuve, voyez les ponts en terrasse et les écoquartiers !  

Le Président de la République leur a demandé de dessiner la ville de leur rêve. Ils l’ont fait.

Nous la construirons !

 

La ville de demain est une ville verte et bleue : avec des toits et des murs végétalisés, avec des berges retrouvées, avec un air dépollué.

Le beau et le durable, ça va ensemble !

Des toits végétalisés, c’est un isolant naturel. Et donc des économies d’énergie.

 

Et les nouveaux bâtiments, ils seront esthétiques et économiques. Ils seront à basse consommation d’énergie. Et demain, à énergie positive.

Oui, nous pouvons faire de l’Île-de-France la première région de l’énergie solaire !

C’est au conseil régional de donner l’exemple : à lui de multiplier les panneaux sur les toits de nos lycées !

 

Penser à l’avenir, c’est construire une ville qui vieillisse bien. Mais c’est aussi respecter l’environnement. Nous ferons les deux.

Et c’est pour ça que nous doublerons le nombre d’éco-quartiers d’ici 2014.  

 

Alors, mes chers amis, il n’y a pas de raison de se résigner, il n’y a pas de raison d’avoir peur.

Avec de la volonté et des idées neuves, on peut construire à la satisfaction de tous.

Nous l’avons montré ce matin. Des solutions pour qui veut vraiment agir, il y en a !

 

Alors, nous, demain, nous construirons les logements qui nous manquent.

Demain, nous construirons les centres-villes dont nous avons toujours rêvé.

Demain, nous changerons le visage des quartiers.

 

C’est cela, le Grand Paris du logement.

C’est gagner la bataille de la qualité de vie en Île-de-France.

Car changer, mes chers amis, c’est possible.

 

 

 

 

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